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Ceux qui tombent ont des ailes (Et moi aussi en Arcadie) 2019

Paysages –  poésies – récits. 

Un directeur d’un cinéma m’avait donné tout un stock d’affiches de cinéma. L’occasion m’était donné de peindre de grands paysages sur des feuilles de 180 x 150 cm,  avec deux contraintes : - celle d’un format en hauteur plutôt inhabituel pour des paysages, - celle du support, un papier glacé  qui ne permet pas d’empâtements ni trop de retouches,  l’huile et la térébenthine auraient transpercé le papier, il fallait faire vite, laisser le pinceau glisser sur le papier glacé, saisir rapidement le rêve fugace d’un paysage… 

Mes cinq paysages renouent avec les paysages imaginaires et fabuleux  de la peinture des 16e et  17e siècles, ce sont des paysages – rêveries, inspirés du mythe d’Icare, de son envol et de sa chute.
La femme qui s’apprête à s’engager sur un chemin , c’est la peintre qui entre dans mon tableau ; cette femme qui peint et salue des passagers dans une barque , c’est la peintre encore qui peint ces lieux purement imaginaires et qui se mettent à exister sur les grandes feuilles de papier que vous voyez .

Je ne vous demande pas d’interpréter mes paysages, je vous demande seulement d’y entrer à ma suite, de laisser votre œil pérégriner dans mes paysages .

« Moi aussi en Arcadie ».

 

Mes paysages sont des Arcadies.

L’Arcadie est un lieu inventé par les poètes et par les peintres depuis l’Antiquité qu’ils ont situé dans le Péloponèse, elle est décrite comme un lieu bucolique où les bergers musiciens vivaient en harmonie dans la nature. Ce lieu mythique est immortalisé par Poussin dans son célèbre tableau Et in Arcadia ego, où trois bergers déchiffrent l’inscription latine gravée sur un tombeau :" Et in Arcadia ego / Et moi aussi en Arcadie" ; ou par Claude Lorrain qui a peint des bergers et des nymphes dans des paysages italiens au crépuscule, devant lesquels le spectateur est invité à méditer sur la fuite du temps, sur la mort, sur la vanité des choses. Nous sommes invités à contempler un monde qui n’existe que sur la toile, celui de l’âge d’or antique où la mort ni le travail n’existaient, où l’homme fut autrefois en harmonie avec la nature, un Paradis perdu.

Par la suite, des peintres aux 19e et au 20e siècles, et aujourd’hui encore, ont cherché à retrouver cette nature perdue, soit dans des paysages exotiques comme Gauguin ou Peter Doig, soit en Méditerranée pour Signac, Matisse, Bonnard, Picasso, soit dans des paysages picturaux imaginaires dialoguant avec l’Antiquité et Poussin, comme Markus Lüpertz.

 

Mon Arcadie se situe dans les peintures que j’aime et qui m’inspirent, mon Arcadie est un espace pictural de rencontres et de dialogues.

Et moi aussi je fus en Arcadie, et ma peinture est le lieu où cette Arcadie se réinvente et prend forme.

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